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L'HITOIRE DE PARIS

 

histoire de Paris

Paris doit son nom à la tribu gauloise des Parisii, mais l’emplacement précis du site gaulois fait encore l’objet d’hypothèses. Jules César, dans la Guerre des Gaules, le récit qu’il fait de ses campagnes entre 58 et 51 av. J.-C., le situe « sur une île de la Seine ». Cependant, si l’on a bien trouvé à Paris des vestiges de la période romaine, notamment du tout début de l’ère chrétienne, aucune trace antérieure d’une cité gauloise n’y a été mise au jour malgré de nombreuses fouilles archéologiques. En revanche, c’est à Nanterre, à l’ouest du site de Paris et pas sur une île, que d’importants vestiges pré-romains ont été récemment découverts...
Quoi qu’il en soit, c’est bien dans l’espace aujourd’hui occupé par Paris – en particulier rive gauche, sur la montagne Sainte-Geneviève, et sur l’île de la Cité – qu’est établie, entourée de forêts et de marécages, la modeste cité gallo-romaine appelée Lutèce.
1. De l'occupation romaine au Moyen Âge

Le christianisme apparaît dans ces bourgades du Bassin parisien vers le milieu du iiie siècle (saint Denis est décapité en 258). À la suite des premières invasions germaniques, l'île de la Cité sert de refuge, derrière un rempart construit avec les pierres de monuments de la rive gauche, qui sera réoccupée dès le ive siècle. Le futur empereur Julien séjourne à Lutèce (356) où il est proclamé auguste par ses troupes (360). Au ve siècle, lors de l'invasion des Huns d'Attila, la population veut fuir, mais sainte Geneviève la retient. Lutèce s'appelle alors Paris.
Naissance d'une capitale (ve-ixe siècle)

Le roi des Francs, Clovis (481 ou 482-511), fait de Paris sa capitale, qui connaît alors un intense rayonnement religieux, autour du noyau de la Cité, où Childebert Ier fait construire la cathédrale Saint-Étienne. Sur la rive droite s'élèvent des prieurés et des abbayes qui colonisent le Marais (Saint-Gervais-Saint Protais, Saint-Merri, Saint-Martin-des-Champs).
Sur la rive gauche, Childebert Ier fonde Sainte-Croix-Saint-Vincent, la future abbaye Saint-Germain-des-Prés. Cependant, le partage de la succession de Clovis réduit Paris au rôle de capitale partielle.
Sous la conduite du comte Eudes, ancêtre des Capétiens, et de l'évêque Gozlin, les Parisiens résistent aux Normands qui les assiègent (885-886). Délivré de la menace extérieure, Paris s'étend dans la campagne avoisinante. Autour des abbayes, les champs sont défrichés ; des bourgs peuplés d'artisans et de commerçants se développent sous la protection de leur clocher.
2. Du xe au xve siècle

La capitale du royaume capétien

Par ses comtes, devenus ducs, Paris fournit à la France la dynastie capétienne. Désormais, la ville devient sans conteste la capitale du royaume et grandit en même temps que le pouvoir royal. Si, par la présence de la Cour, par l'attrait qu'elle exerce sur le royaume, la royauté capétienne enrichit la bourgeoisie parisienne, elle n'en garde pas moins en main l'administration de sa capitale (Paris n'aura jamais de charte communale) par l'intermédiaire du prévôt royal, ou prévôt de Paris, qui, sous Saint Louis (xiiie siècle), devient un simple fonctionnaire royal.
À cette même époque apparaît une administration municipale distincte, issue du Parloir aux bourgeois, sous la direction d'un prévôt des marchands. Saint Louis charge le prévôt royal Étienne Boileau de réunir et codifier les règlements qui régissent les diverses communautés de métiers (Livre des métiers, 1268).
Sous Charles V, la ville est divisée en 16 quartiers, administrés par un quartenier, élu par 4 cinquanteniers et 16 dizeniers ; les 16 quarteniers élisent le prévôt des marchands, qui devient de ce fait chef de la municipalité.
La vie religieuse

Portail central de Notre-DamePortail central de Notre-Dame
L'élément religieux joue un rôle essentiel dans le développement topographique de Paris, les monastères donnant naissance à des bourgs ensuite intégrés dans le réseau des voies : bourgs Saint-Germain-des-Prés, Sainte-Geneviève, Saint-Victor et Saint-Marcel, Saint-Germain-l'Auxerrois et du Temple. Le centre religieux reste cependant l'île de la Cité, avec la cathédrale Notre-Dame, reconstruite à partir de 1163, et une quinzaine de paroisses.
La vie économique

Malgré l'existence de marchés sur l'île de la Cité et d'un « bourg du Petit Pont » sur la rive gauche, la vie économique, subissant l'attraction de l'Europe du Nord, se concentre assez vite sur la rive droite, longée par le principal courant du fleuve et pourvue d'une grève entre de solides « monceaux », Saint-Gervais et Saint-Merri. Le premier grand marché s'y installe au xie siècle, et plusieurs métiers (bouchers, puis drapiers, etc.) quittent la Cité pour « l'Outre Grand Pont ».
Vers 1136-1138, Louis VI déplace le marché de Grève aux Champeaux ; Philippe Auguste y transfère le marché Saint-Ladre, créant le vaste « Marché-le-Roi ». En 1183 s'y élèvent les premiers pavillons des Halles.
La vie intellectuelle

Philippe II Auguste
La vie intellectuelle naît dans l'île de la Cité, avec l'école épiscopale de Notre-Dame. Mais, au xiie siècle, les maîtres passent sur la rive gauche : Guillaume de Champeaux (installé en 1108 près de Saint-Victor), Abélard, saint Bernard.
Au xiiie siècle, ils forment un syndicat (Universitas), qui se donne des règles, approuvées en 1215 par le pape Innocent III. Les étudiants, affluant de tous les pays (entre 4 000 et 10 000), logent dans maisons et cloîtres ou, pour les plus pauvres, dans des collèges. En 1253, le roi Saint Louis accorde à son confesseur, Robert de Sorbon, la fondation d'un collège, origine lointaine de la Sorbonne.
Si l'on distingue habituellement la Ville, marchande, la Cité, royale et l'Université de Paris, seule la rive gauche a une fonction bien déterminée, les éléments politiques, religieux et économiques étant moins nettement localisés.
La plus grande ville de France

Construction de la Bastille en présence de Charles VConstruction de la Bastille en présence de Charles V
Le développement considérable de la ville est bien marqué par les enceintes qui l'entourent successivement, après le rempart de la Cité au iiie siècle. En 1190, Philippe Auguste décide d'enclore Paris, comme les autres villes royales. Le mur, bâti d'abord sur la rive droite, appuyé sur le nouveau château du Louvre, puis sur la rive gauche (avant 1210), englobe 253 hectares. Peu après 1364, Charles V fait reconstruire l'enceinte de la rive droite, la Seine étant barrée par des chaînes. Vers 1370, les six nouvelles portes, dont la célèbre Bastille (porte Saint-Antoine), sont achevées.
Paris à la fin du XIVe siècleParis à la fin du XIVe siècle
Avec une superficie de 438 hectares, Paris est la plus grande ville de France. Deux ponts traversent la Seine : en aval, le Pont-au-Change, ou Grand Pont, vers le Châtelet et les Halles, domaine des changeurs et orfèvres, prolongé sur le petit bras par le pont Saint-Michel ; en amont, le pont Notre-Dame et le Petit Pont, vers le Petit Châtelet et la rue Saint-Jacques. Philippe Auguste entreprend la construction de quais (quais des Augustins) et le pavage des voies les plus importantes.
Au xive siècle, existent trois fontaines publiques et, en 1374, est créé le premier égout, à ciel ouvert.
Pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453)

Étienne Marcel
Le développement de la capitale, que ne ralentissent pas les guerres, joint à l'affaiblissement du pouvoir royal dû au conflit franco-anglais (→ guerre de Cent Ans), pousse la bourgeoisie à jouer un rôle politique. Le prévôt des marchands Étienne Marcel conduit la révolte contre le Dauphin (1356-1358). Aux effets de la guerre s'ajoutent les révoltes des maillotins (1382) et de la Caboche (1413). Paris appuie les Bourguignons contre les Armagnacs et le roi. L'Université reconnaît même le traité de Troyes (21 mai 1420), qui fait du roi d'Angleterre Henri V un roi de France.
Le marasme économique et le sentiment national qui s'éveille font revenir la population à son roi légitime (reprise de Paris par Charles VII, 1436). Toutefois, les derniers Capétiens directs hésitent à y séjourner. Louis XI n'y vient que pour empêcher les grands seigneurs féodaux de s'en emparer (1465).
La première ville d'Europe après Constantinople

La paix revenue, Paris retrouve son rôle de capitale d'un royaume unifié. Dans la seconde moitié du xve siècle les constructions reprennent. Paris, qui avait plus de 100 000 habitants au début du xive siècle, mais a subi ensuite un fort déclin, connaît alors une forte poussée démographique (200 000 habitants), qui en fait la première ville d'Europe après Constantinople.
Les grandes épidémies cessent et l'attrait de la grande ville alimente un courant continu d'émigration. Le marché de consommation parisienne et les capitaux accumulés par le négoce aiguillonnent l'activité économique des campagnes. C'est l'époque du Paris grouillant de vie dépeint par le poète François Villon.
3. Paris au xvie siècle

De la Renaissance...

Plan de Paris au XVIe sièclePlan de Paris au XVIe siècle
Paris joue un rôle important dans le développement de la Renaissance. L'imprimerie, introduite à la fin du xve siècle, y prend un essor incomparable, avec Henri Estienne. François Ier accueille à sa cour des savants (Ambroise Paré, Bernard Palissy), des lettrés et des artistes. Il confie à Guillaume Budé la Bibliothèque royale, fonde le Collège de France, tandis que les poètes se réunissent, au collège de Coqueret, autour de Dorat et Ronsard.
Paris, un temps abandonné pour les châteaux de la Loire, redevient la résidence habituelle du roi et de la Cour. Aux pouvoirs royal et municipal s'ajoute maintenant celui du parlement.

La ville est en pleine extension et déborde l'enceinte, malgré les ordonnances royales consécutives aux guerres contre Espagnols et partisans de l'Empereur germanique. Henri II décide la construction d'une nouvelle muraille. Seule, celle de la rive droite (dite des Fossés jaunes) est réalisée, en partie et sous Louis XIII.
Un nouveau pont est établi à la pointe de la Cité, le Pont-Neuf (1578), le premier prévu sans maisons dessus. Sa construction entraîne la création de la place Dauphine (1607) et d'un nouveau quartier sur la rive gauche. Dans cette ville, qui atteint de 300 000 à 400 000 habitants, de grands efforts sont faits pour améliorer le confort autant que l'esthétique : essais d'éclairage, nettoyage des rues, etc.
... aux guerres de Religion

Procession des partisans de la Sainte LigueProcession des partisans de la Sainte Ligue
Mais Paris subit les effets des guerres de Religion : exécution d'Étienne Dolet (1546) et d'Anne Du Bourg (1559), massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). Paris, hostile à la Réforme, soutient la Ligue. Celle-ci, sous la bannière d'Henri de Guise et aidée par l'argent espagnol, organise une journée des Barricades (1588), qui force le roi à fuir. À l'annonce de l'assassinat d'Henri de Guise (décembre 1588), Paris se soulève. Le « conseil des Seize », formé des délégués des seize quartiers, prononce la déchéance d'Henri III, bientôt assassiné par un moine ligueur (août 1589).
Contre l'hérétique Henri IV, la Ligue convoque à Paris des états généraux, afin de désigner un souverain catholique, et s'entend avec Philippe II d'Espagne. Mais l'abjuration d'Henri IV (juillet 1593 : « Paris vaut bien une messe »), la lassitude de la bourgeoisie et un sursaut national contre l'Espagne ouvrent au roi béarnais les portes de Paris.
4. De Henri IV à Louis XVI (xviie  et xviiie s.)

Les rois successifs, et même Louis XIV, s'intéressent au développement et à l'urbanisme de leur capitale. Certains prévôts des marchands jouent un rôle influent, comme François Miron ou Michel Turgot (1729-1740), promoteur du célèbre « plan de Paris » de Bretez. En 1667 est créée la charge de lieutenant de police ; dans le cadre de ces fonctions, La Reynie impose notamment l'éclairage des rues de Paris.
La ville ayant débordé l'enceinte de Charles V, l'enceinte dite « des Fossés jaunes », entreprise en 1556, est en partie construite par Louis XIII.
Mais, en 1670, Paris devient une ville ouverte, les murailles laissent place à des cours plantés, avec des arcs de triomphe. En 1702, divisée en vingt quartiers, Paris voit son périmètre borné, pour des raisons fiscales (octroi). Un mur, dit « des Fermiers généraux », est élevé à partir de 1784, muni de pavillons par l'architecte Claude Nicolas Ledoux. À la veille de la Révolution, la ville comprend près de 500 000 habitants.
Le déploiement d'un Paris monumental

Les initiatives privées s'ajoutant aux « embellissements » royaux, la ville achève de s'urbaniser. Sur la rive droite, autour de la place Royale (actuelle place des Vosges, par l'architecte Louis Métezeau), se développe le quartier résidentiel du Marais. Au-delà du quartier à la fois résidentiel et commerçant du Louvre, la place des Victoires (créée par le maréchal de La Feuillade avec l'architecte Jules Hardouin-Mansart) et la place Louis-le-Grand (par Louvois, avec le même architecte) s'insèrent dans les nouveaux quartiers Richelieu et Saint-Honoré.
Au-delà des Boulevards, la place Louis XV (actuelle place de la Concorde) est aménagée pour la statue du roi à partir de 1754 (architecte Jacques-Ange Gabriel). Le quartier du Roule est à la mode sous Louis XV ; celui des Porcherons sous Louis XVI (autour de la Chaussée-d'Antin, ouverte dès 1721) ; le faubourg Poissonnière se développe à la veille de la Révolution. L'île Saint-Louis, dite alors Notre-Dame, est lotie à partir de 1614, sur l'initiative de Christophe Marie.

La rive gauche est un peu délaissée, mais les faubourgs se développent ; la ville s'étend vers l'ouest, avec l'installation de Marie de Médicis au Luxembourg, la vogue du faubourg Saint-Germain, la construction des Invalides et de l'École militaire.
La vie de la Cour et l'essor donné aux affaires profitent à toute la population parisienne, jusqu'aux « faquins » des ports. Mais, au milieu du xviie siècle, la ville subit la conjoncture de baisse générale des prix jointe aux effets de la guerre. Mazarin est rendu responsable des taxes nouvelles levées à Paris (édit du Toisé, 1644 ; édit du Tarif et édits bursaux, 1646-1648). L'arrestation du conseiller au parlement de Paris, Pierre Broussel, que son opposition aux mesures fiscales de Mazarin ont rendu populaire, provoque une journée des Barricades (26 août 1648). C'est la Fronde parlementaire. Mais la ville ne s'intéresse pas à la Fronde des princes qui lui succède (bataille du faubourg Saint-Antoine, 2 juillet 1652) et accueille le retour du roi, le tout jeune Louis XIV.
Quelques efforts d'aménagements urbains


Certains quartiers, surpeuplés, sont dangereux et une partie de la population reste misérable, malgré des initiatives généreuses, comme celle d'un saint Vincent de Paul. Pourtant, le confort urbain et l'hygiène s'améliorent peu à peu, avec la multiplication des fontaines, la création des pompes, la réfection des égouts. Les rues, souvent pavées, éclairées et nettoyées, sont pourvues d'écriteaux aux carrefours (1728) ; le numérotage des maisons est entrepris en 1775. Des trottoirs apparaissent. Les transports en commun sont autorisés dès 1666. L'approvisionnement est amélioré, par l'aménagement de ports et le déplacement de plusieurs halles. Outre de grandes avenues-promenades, des jardins sont ouverts au public, celui des Tuileries dès le xvie s., puis ceux de l'Infante (Louvre), du Luxembourg, du Palais-Royal. Le Jardin des Plantes est créé en 1635.
Un foyer culturel rayonnant

Louis XV enfant se rend au Parlement de Paris après la mort de Louis XIVLouis XV enfant se rend au Parlement de Paris après la mort de Louis XIV
Malgré la résidence du roi à Versailles, Paris reste le théâtre de grandes fêtes royales et municipales : entrées royales (1660), réception d'ambassadeurs (tel celui de Perse, en 1683), publications de paix, Te Deum et feux d'artifices pour les naissances et mariages princiers, etc. Paris, foyer de l'esprit et de l'élégance, règne sur l'Europe. Tous les grands noms du temps se retrouvent dans ses salons. On se dispute ses artistes, ses ébénistes (Boulle, Cressent), ses orfèvres, ses porcelainiers, ses glaciers de Saint-Gobain, ses philosophes et ses savants.
Depuis Paris, centre du mouvement philosophique, depuis ses cafés (Procope) et ses clubs (de l'Entresol) se propagent les idées nouvelles autour de l'Encyclopédie. Le cosmopolitisme de la capitale y assure aussi le succès des grands aventuriers (Cagliostro, Mesmer, Casanova).
5. Paris révolutionnaire

À ce point de son rayonnement et de son rôle central dans la vie du pays, Paris ne peut que jouer un rôle essentiel dans la révolution de 1789.
La rupture entre la capitale et le roi

Jean-François Janinet, Prise de la Bastille par les gardes françaises et les bourgeois de ParisJean-François Janinet, Prise de la Bastille par les gardes françaises et les bourgeois de Paris
Dès avant la réunion des états généraux (mai-juin 1789) éclatent des émeutes (faubourg Saint-Antoine, 28 avril), qui se multiplient avec le renvoi par le roi de son ministre Necker, au début de juillet : pillage du Garde-Meuble et des Invalides, prise de la Bastille, 13 et 14 juillet. Cependant s'est constitué un comité permanent des électeurs (des 60 districts parisiens), pour contrôler la municipalité, et qui organise une milice bourgeoise. Le 17 juillet, Louis XVI vient à Paris et reçoit de la nouvelle municipalité la cocarde tricolore. Mais, la situation se dégrade (raréfaction des denrées, hausse des prix, chômage), et un incident, le banquet des gardes du corps, provoque les journées des 5 et 6 octobre : le roi et sa famille, qui résident à Versailles, sont ramenés de force à Paris.
Malgré l'euphorie de la fête de la Fédération (14 juillet 1790), la fuite du roi (20-21 juin 1791) puis la fusillade du Champ-de-Mars (17 juillet) signent la fracture entre la capitale et le roi. Désormais, face à l'Assemblée, Paris accentue le mouvement révolutionnaire. Les clubs (surtout Jacobins et Cordeliers) dominent l'Assemblée législative, tandis que les 48 sections, qui remplacent les 60 districts électoraux, pèsent sur les décisions de la municipalité.
Violences populaires

Prise des Tuileries
Peu à peu naît dans les milieux populaires un état d'esprit égalitaire, avide de réalisations immédiates, le « sans-culottisme », qui s'infiltre dans les sections (printemps de 1792) et joue un rôle impulsif et violent. Au chant du Ça ira et de la Carmagnole, les sans-culottes de Saint-Antoine et de Saint-Marceau mènent l'assaut des Tuileries (10 août). Avec la guerre (contre la Prusse et l'empereur d'Autriche), le fossé se creuse encore davantage entre la Commune de Paris, jacobine, et l'Assemblée alors plutôt girondine. Pour se venger des revers aux frontières, les sans-culottes organisent des massacres de suspects (septembre 1792), puis ils se tournent contre les brissotins de la Convention, qui veulent réduire Paris à « 1/83 d'influence ». Quand Isnard, alors président de l'Assemblée, menace d'anéantissement la capitale si l'émeute continue (« Bientôt on chercherait sur les rives de la Seine si Paris a existé »), Paris répond par la journée du 2 juin 1793, qui entraîne la chute des Girondins et la formation d'un gouvernement révolutionnaire appuyé sur les sociétés populaires.
Pourtant, après la période de Terreur et de dictature de guerre, les sections, divisées, lasses et mécontentes de la condamnation des chefs cordeliers (mars-avril 1794), ne soutiennent plus Robespierre, qui est éliminé (juillet 1794 [thermidor an II]), et laissent se développer la réaction thermidorienne bourgeoise.
Sans-culottes contre bourgeoisie

La dépréciation de la monnaie et la hausse vertigineuse des prix liée à la pénurie réduisent les sociétés populaires à des réactions désordonnées et vaines ; elles consomment la rupture, au sein du tiers état, entre la bourgeoisie et les sans-culottes (12 germinal, 1er prairial an III). En même temps le Paris bourgeois connaît, après la tourmente, une détente brutale : modes extravagantes et mœurs légères s'étalent dans la ville, dont le cadre a peu changé pendant la Révolution.
Les 48 sections sont remplacées par 12 municipalités, divisées chacune en 4 quartiers.
6. Du premier au second Empire


Napoléon Ier, reprenant la tradition de la monarchie, se préoccupe de l'embellissement de sa capitale : percement de la rue de Rivoli, avec son caractère monumental, commencement de la place du Châtelet, perspectives monumentales comme la place de l'Étoile, etc., sont à mettre à son actif. L'architecture, sous la direction de Percier et de Pierre Fontaine, porte la marque de l'antique (arcs de triomphe, façade du palais Bourbon, Madeleine, colonne Vendôme
D'importants travaux urbains

L'Empereur s'intéresse aussi aux travaux d'utilité publique (ponts, quais, hôpitaux, halles au blé et au vin, abattoirs), soit directement, soit par l'intermédiaire des préfets de la Seine (Frochot) et de police (Dubois), dont il fait les tuteurs de la capitale (28 pluviôse an VIII, 14 février 1800). Dès 1801, Paris a dépassé 500 000 habitants (Londres : 1 million). En 1811, la ville est découpée en 12 arrondissements et 48 quartiers, issus des divisions révolutionnaires.

Après la chute de Napoléon Ier, de 1815 à 1848, sous l'impulsion des préfets Chabrol (1812-1830) et Rambuteau (1833-1848), naissent de nouveaux quartiers, avec leur église et, au-delà de l'enceinte des Fermiers-Généraux, croissent les villages. En 1841-1845, ils sont enfermés dans une nouvelle enceinte (dite de Thiers), mais sans faire partie de Paris. De nouvelles rues sont percées, les travaux entrepris sous l'Empire sont achevés, la place de la Concorde remaniée. Les premières gares apparaissent (Saint-Lazare, 1843).
De grandes inégalités selon les quartiers

Une loge à l'opéraUne loge à l'opéra
Cependant la croissance de la ville est beaucoup trop rapide (714 000 habitants en 1817, 1 million en 1846) et, tandis que, faisant entrer la ville dans l'ère industrielle, la bourgeoisie s'enrichit, le début de l'exode rural vient augmenter la masse des ouvriers, artisans et boutiquiers.
Un déséquilibre se crée entre les beaux quartiers de l'Ouest et les rues et maisons plus ou moins sordides de l'Est, où les mauvaises communications, les conditions de logement et le manque d'hygiène entraînent des épidémies (choléra, 1832) ; la criminalité augmente, ainsi que la prostitution, les suicides (comme l'évoqueront les Misérables de Victor Hugo, ou les Mystères de Paris d'Eugène Sue).

Attaque du Louvre en juillet 1830Attaque du Louvre en juillet 1830
Paris, qui a quelque peu perdu sa prééminence politique, est secoué par les révoltes de juillet 1830, puis de février et juin 1848 (→ révolution française de 1848), qui ramènent provisoirement la conjonction de la bourgeoisie et du peuple parisien.
7. Paris, métropole moderne

Une transformation sans précédent sous Haussmann


Paris, le plan HaussmannEugène Atget, une rue du vieux Paris
Sous le second Empire, Paris acquiert, pour l'essentiel, sa physionomie actuelle. Napoléon III joue un rôle prépondérant, secondé par le baron Haussmann, qui partage ses vues : améliorer les conditions de vie dans la capitale, embellir la ville par des perspectives et l'ordonnance architecturale, créer enfin des voies dites stratégiques, facilitant le déplacement des troupes vers les frontières du nord et de l'est (rue La Fayette). Ainsi sont réalisées les grandes percées du centre, l'axe nord-sud (boulevards Saint-Michel et Sébastopol) et l'axe est-ouest (rue de Rivoli, avenue Daumesnil), les Grands Boulevards, le boulevard Saint-Germain et les boulevards extérieurs, et aménagées de grandes places autour des monuments.

Claude Monet, la Gare Saint-LazarePont Alexandre IIILes Halles de Paris
La ville devient une métropole moderne, avec le dégagement et l'agrandissement des gares, l'établissement de nouveaux ponts, la construction ou la réfection des abattoirs, des Halles centrales et de marchés d'arrondissement, des hôpitaux, l'installation du chemin de fer de ceinture, la création de la Compagnie des omnibus, l'éclairage au gaz, l'amélioration de la distribution de l'eau et la multiplication des égouts (par Belgrand), et l'aménagement d'espaces verts (Buttes-Chaumont, parc de Montsouris, bois de Boulogne et de Vincennes, squares de quartiers, par Alphand). Les communes enfermées dans l'enceinte de Thiers sont annexées à la ville (janvier 1860), qui est divisée en 20 arrondissements.
Après la chute de l'Empire (4 septembre 1870), le blocus et la capitulation de Paris (28 janvier 1871), la Commune soulève la ville (mars-mai 1871).
Le développement économique sous la IIIe République

La tour Eiffel en constructionLa tour Eiffel en construction
La IIIe République est, pour Paris, l'ère de la prospérité économique. Tandis que l'épisode boulangiste (→ Georges Boulanger) montre un Paris devenu nationaliste (1889), les questions politiques passent au second plan, au profit d'un développement économique que jalonnent les expositions universelles : 1878, 1889 (tour Eiffel, qui marque le triomphe du fer), 1900 (« modern style » et premier métropolitain). Paris bénéficie des aménagements liés aux jeux Olympiques d'été qu'elle accueille en 1900 et en 1924. La ville profite également de l'exode rural et passe de 1 800 000 habitants en 1871 à 2 540 000 en 1896. L'urbanisme vit sur les données d'Haussmann et complète son œuvre.

Au début de la Première Guerre mondiale, Paris, défendu par Joseph Gallieni, gouverneur militaire de la capitale, est menacé par l'aile droite allemande lors de son avance vers la Marne. Le gouvernement s'installe à Bordeaux du 2 septembre au 25 novembre. L'armée de Paris contribue avec tous ses moyens (taxis de la Marne) à la manœuvre victorieuse de Joffre. La capitale subit, surtout en 1918, de nombreux bombardements allemands, par dirigeables (zeppelin), avions (Gotha) et canons (→ Bertha).
Pour en savoir plus, voir l'article Première Guerre mondiale.
Dans l'entre-deux-guerres, Paris déborde sa dernière enceinte. Les fortifications sont démolies (1919) et remplacées par des constructions et quelques jardins. Autour de Paris croît une zone de banlieue tentaculaire, tandis que la population de la ville tend à se stabiliser. Les quartiers se spécialisent ainsi que la banlieue : le Sud (après 1928, loi Loucheur et Ribault) devient résidentiel, tandis que dans le Nord et sur la Seine s'implantent les grosses industries. La notion de « région parisienne » apparaît.
Au cœur de la Seconde Guerre mondiale


Libération de Paris  Charles de Gaulle, commémoration, 1990
En 1940, après le départ du gouvernement pour Tours (10 juin), Paris, déclaré « ville ouverte », n'est pas défendue ; les Allemands y font leur entrée le 14 juin. Ils y fixent le commandement militaire de la France occupée. La Gestapo exerce ses rigueurs sur la population. De nombreuses arrestations suivies de déportations sont opérées à Paris (rafle du Vél'd'Hiv en juillet 1942). D'autre part, les faubourgs, qui ont été bombardés par la Luftwaffe le 3 juin 1940, subissent de sérieux dommages du fait de l'aviation alliée (21 avril 1944).
Dès le début de 1941, des groupements de résistance s'organisent dans la capitale, bientôt fédérés par le Conseil national de la Résistance, qui se réunit à Paris le 15 mars 1944. Les troupes victorieuses du général américain Patton et du général Leclerc atteignent Dreux et Chartres le 17 août ; sous l'impulsion de la Résistance intérieure, l'insurrection éclate dans la capitale le 19, soutenue par la police municipale et, le 24, les blindés de Leclerc sont à la porte d'Italie. Le commandant allemand de Paris, Dietrich von Choltitz, se rend à Leclerc le 25 août à la gare Montparnasse – sans avoir exécuté l'ordre d'Hitler de détruire la ville. Le lendemain, le général de Gaulle entre à Paris et y installe le gouvernement le 31 (→ Libération de Paris).
Pour en savoir plus, voir l'article Seconde Guerre mondiale.
Ces dernières décennies

Barricade de la rue d'Ulm, devant l'École normale supérieureBarricade de la rue d'Ulm, devant l'École normale supérieure
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Paris  a encore été le témoin sinon l'acteur d'événements importants. Ainsi, la guerre d'Algérie est à l'origine du massacre du 17 octobre 1961 et de la tragédie de la station de métro Charonne, où, le 8 février 1962, une manifestation contre l'OAS (Organisation armée secrète) est sévèrement réprimée.
Quelques années plus tard, en mai 1968, la révolte étudiante partie du campus de Nanterre gagne rapidement Paris, où les manifestations connaissent leur plus grande ampleur.
Sur le plan de la physionomie urbaine, d'importants aménagements sont engagés sous la présidence de Georges Pompidou, complétés par les grands travaux réalisés sous celle de François Mitterrand. Le pays en paix, la capitale politique de la France peut se consacrer à son rôle de ville mondiale.
→ architecture et patrimoine de Paris.
Pour en savoir plus, voir les articles Paris aujourd'hui, France : vie politique depuis 1958.
LE RÉGIME ADMINISTRATIF DE PARIS AUJOUD'HUI

L'Hôtel deVille de ParisL'Hôtel deVille de Paris
Paris a été longtemps doté d'un régime administratif particulier, les fonctions de maire étant réparties entre le président du conseil municipal et les préfets de police et de la Seine, ce dernier devenu préfet de Paris en 1964, lors de l'éclatement des départements de la région parisienne.
Depuis la loi du 31 décembre 1975, la ville de Paris est une collectivité territoriale, à la fois commune et département. Elle est administrée par le maire de Paris et le Conseil de Paris ; mais la loi du 31 décembre 1982 relative à l'organisation administrative de Paris, Lyon et Marseille a modifié les attributions du maire de Paris en décentralisant la gestion communale au profit de conseils d'arrondissement.
Élu par le Conseil de Paris pour 6 ans, le maire de Paris prépare et exécute les décisions du Conseil, à la fois au titre de sa nature communale et de sa nature départementale (depuis la loi de décentralisation du 2 mars 1982). Il dispose à cet effet des services municipaux de la mairie de Paris et des mairies annexes. Il peut déléguer ses fonctions locales à des adjoints qui sont élus comme le maire lors de la première séance du Conseil de Paris. Il est privé du pouvoir de police administrative, traditionnellement réservé au préfet de police (maintien de l'ordre et sécurité publique), mais exerce les pouvoirs de police anciennement dévolus au préfet de la Seine et au préfet de Paris (petite voirie, entretien des édifices communaux, etc.).
Il est agent de l'État au titre de l'état civil (compétence qu'il peut déléguer aux conseillers de chaque arrondissement) et officier de police judiciaire.
Les conseils d'arrondissement

Institués par la loi du 31 décembre 1982, les conseils d’arrondissement sont composés de conseillers municipaux et de conseillers d'arrondissement élus au suffrage universel. Ils siègent dans chaque arrondissement de Paris. Présidés par le maire d'arrondissement, élu par le conseil d'arrondissement parmi les membres du conseil municipal, les conseils d'arrondissement peuvent saisir le maire ou le conseil municipal de toute affaire intéressant l'arrondissement et émettre des vœux en la matière. Il est lui-même saisi pour avis des rapports et projets concernant en tout ou partie l'arrondissement et gère certains équipements à caractère social et éducatif.

 

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CÉRAMIQUE

 

céramique
(grec keramikos, d'argile, de keramos, argile)

Cet article fait partie du dossier consacré aux arts décoratifs et du dossier consacré à la préhistoire.
Art de fabriquer les poteries, fondé sur la propriété des argiles de donner avec l'eau une pâte plastique, facile à façonner, devenant dure, solide et inaltérable après cuisson.
BEAUX-ARTS


Inaltérable et employée à divers usages, la céramique est un témoin privilégié des civilisations. Des récipients du néolithique aux réalisations actuelles, les céramiques doivent leurs qualités distinctives à la composition de leur pâte et à leur mode de cuisson. Mais les machines industrielles ne font qu'imiter les gestes millénaires du potier pour mettre en œuvre une technique dont le principe reste fondamentalement le même : transmutation au four d'une matière molle – à l'origine de l'argile (en grec keramos) mélangée à des dégraissants (sable, quartz, cendres, fragments végétaux, paille, calcite…) – en un produit dur et solide.
Alexandre Brongniart, directeur de la Manufacture de Sèvres de 1800 à 1837, propose une classification en fonction de la dureté et de la porosité de la pâte : il distingue les pâtes tendres, opaques et poreuses cuites à basse température, qui peuvent être vernissées ou émaillées ; les faïences fines et les grès, durs, opaques et imperméables ; enfin, les porcelaines, dures ou tendres.
Outre les verres, les liants hydrauliques et les émaux sur tôle, on distingue parmi les céramiques traditionnelles les produits céramiques poreux (poteries, produits réfractaires, faïence fine, etc.) et les produits céramiques imperméables (grès cérames, porcelaines, etc.), dont la pâte a été vitrifiée à haute température. La base commune des pâtes céramiques est l'argile, dont le type est le kaolin, employé dans les poteries blanches, la faïence fine et la porcelaine. On lui ajoute des éléments non plastiques et des fondants, qui provoquent la vitrification des pâtes. Les pâtes sont préparées en mélangeant les éléments dans des délayeurs, des malaxeurs ou des moulins broyeurs. Elles sont ensuite façonnées sous forme liquide, sous forme de pâte presque sèche ou sous forme de pâte plastique. La porcelaine cuite à son premier feu, à basse température, est appelée « dégourdi » : la pâte présente une consistance et une porosité lui permettant de subir l'émaillage ; la porcelaine est ensuite cuite à haute température et acquiert ses caractéristiques définitives, mais elle peut encore faire l'objet d'une troisième cuisson si la décoration comporte des ors ou des couleurs vitrifiables sur couverte. Les pièces non émaillées, mais cuites à fond en une seule cuisson, sont appelées « biscuit ». Les poteries communes sont cuites, en général, en charge et en pleine flamme, tandis que les poteries fines, faïences et porcelaines, sont cuites en cassettes.
D'usage universel et multiple, la céramique reste jusqu'à nos jours matériau de construction, de revêtement mural, de pavement, d'expression esthétique, et a connu, de la cuisine à la table, des fortunes diverses. Les caravanes de l'Islam, les compagnies portugaises puis hollandaises, en introduisant la porcelaine chinoise, ont bouleversé l'histoire de la céramique occidentale : la quête de la composition de ce matériau mystérieux se soldera par la découverte du kaolin par Frédéric Böttger, en 1709.
1. Les premières céramiques

La céramique est connue au Proche-Orient dès le mésolithique, vers 7800 avant J.-C. Les premières pièces sont à fond plat et à paroi très épaisse. D'abord solidifiées au soleil, elles sont bientôt cuites à four ouvert, après façonnage au colombin (rouleau d'argile en anneaux superposés et lissés). Très tôt on a recours à des moules : en pierre, en bois, en vannerie, voire, à Chypre, en fond de coloquinte. Dès le VIe millénaire, des décors sont pratiqués par estampage, incision ou adjonction.
Bien qu'elle soit plus ancienne, l'invention du tour est attribuée par la tradition à Palos, neveu de Dédale, vers 1200 avant J.-C. C'est à cette époque qu'apparaît le décor de couleur réalisé par l'emploi d'un engobe : la céramique est enduite d'une couche argileuse de même nature que la pâte, mais plus fine et plus diluée, teintée puis parfois polie. Réserves et incisions font apparaître la couleur de fond. L'Anatolie, la Syrie et la Palestine du IIIe millénaire mettent au point des modes de cuisson qui donnent des couleurs très brillantes, grâce à un engobe à base d'oxyde de fer qui devient rouge en atmosphère oxydante (four ouvert) et noir en atmosphère réductrice (four fermé et enfumé).
2. L'âge du bronze

Les progrès techniques qui accompagnent l'apparition du bronze rejaillissent sur les céramiques : la maîtrise du feu permet d'atteindre des températures plus élevées. L'Europe centrale et occidentale entre en contact avec le Proche-Orient et la Méditerranée, les objets circulent. Les modèles métalliques deviennent source d'inspiration. Ainsi, une « saucière » retrouvée dans le Péloponnèse reprend un modèle en or d'Arcadie, tandis que, en Chine, la céramique blanche des Shang répète les motifs des vases en bronze.
Alors que la céramique précolombienne voit apparaître la polychromie, sur des formes très inventives (vases polypodes, multibecs, anthropomorphes et zoomorphes, etc.), dans le Bassin méditerranéen c'est la civilisation minoenne qui offre, pour cette période du bronze, les productions les plus abouties. Dès les premiers palais (1900-1800 avant J.-C.), la céramique peinte atteint avec le style de Camarès une liberté et une souplesse que la perfection des poteries de Suse n'avait pas connues. Le style végétal des seconds palais (1600 avant J.-C.) trahit l'influence mycénienne qui dominera cette région au bronze récent. Cruches, vases à étrier, gourdes, cratères, « coupes à champagne », les formes se diversifient et les parois se couvrent d'un décor stylisé, qui deviendra abstrait aux xiiie-xie s.
Apparus dès le Néolithique, l'usage quotidien et la fonction religieuse se développent côte à côte. Les statuettes en terre cuite et la grande sculpture destinée aux sanctuaires sont là, à travers les vestiges archéologiques, pour témoigner de l'emploi courant à des fins cultuelles de la céramique à cette époque.
3. L'âge du fer

Découverte et mise au point par les Hittites au IIe millénaire, la technique du feu permettant d'atteindre des températures de l'ordre de 2 000 °C se répand lentement. En Chine, la métallurgie domine toutes les créations de cette époque et les céramiques empruntent leurs formes et leur décor au métal. En Étrurie, les céramiques noires d'aspect métallique témoignent de cette même influence, alors que la Grèce, et plus particulièrement Athènes, privilégie la production céramique.

Exékias, amphore à figures noiresExékias, amphore à figures noires
Le xe s. voit naître le style géométrique et ce que l'on appellera longtemps du terme impropre de « vernis noir », en réalité une argile délayée riche en oxyde de fer alliée à un produit alcalin qui se vitrifie à 800 °C. Cette technique connaît son apogée avec les figures noires du style attique (Exékias), et les figures rouges du peintre d'Andokidès (vie s. avant J.-C.). Euphronios compte également parmi les grands noms qui marquent la période.
Aux figures animales et humaines de style raide et schématique de l'âge géométrique succèdent, sous l'influence des colonies grecques, entre les xe et viiie s. avant J.-C., des sujets épiques et mythologiques où des motifs floraux, végétaux et des animaux fantastiques s'épanouissent sur des pièces d'une infinité de formes (on en a dénombré plus de 700).
4. Rome

Les Étrusques donnent l'apparence du métal à leur céramique dite bucchero nero. À leurs somptueuses terres cuites funéraires polychromes, les Romains préféreront le marbre, et le métal envahira les tables des riches, cantonnant la céramique aux usages domestiques : jarres, cruches, lampes à huile, etc.
La production, concentrée dans des ateliers régionaux, atteint un volume industriel avec les poteries sigillées : au iiie s. avant J.-C., les Étrusques avaient mis au point une poterie rouge dont la terre, très fine et très homogène, était moulée au tour. Cette poterie rouge, dont la fabrication se maintiendra pendant toute la période romaine, sera exportée dans l'ensemble du Bassin méditerranéen, permettant une industrie florissante en Gaule au ier s. après J.-C. On a découvert en 1979, à la Graufesenque, dans l'Aveyron, des fours où pouvaient être empilés jusqu'à 30 000 vases. Ces poteries, souvent ornées à l'aide d'un sceau (sigillum) et signées du potier, étaient largement exportées vers la péninsule Ibérique.
Les iiie et ive s. après J.-C. voient se développer des poteries dont la couverte rend un éclat métallique. Produite dans les mêmes centres que la sigillée, la céramique métallescente supplantera celle-ci.


5. Les céramiques européennes

Plat en céramiquePlat en céramique
Il faudra attendre le xiiie s. en Espagne et la fin du Moyen Âge dans le reste de l'Europe pour que la céramique redevienne un objet recherché pour son luxe et sa beauté, notamment avec la faïence. L'Occident médiéval possède de nombreux centres potiers, dont ceux du Beauvaisis et de la Saintonge. Matières et couleurs seront pour leur part améliorées au xvie s. par Bernard Palissy.
5.1. La faïence

Majolique de CafaggioloMajolique de Cafaggiolo
Le terme désigne des poteries à pâte tendre, opaque, poreuse, recouvertes d'un engobe à base d'étain, appelé « émail blanc ».
L'Égypte et la Perse (briques de Suse) sont à l'origine des premières céramiques émaillées. On doit aussi au Moyen-Orient la découverte de l'émail stannifère blanc et opaque, qui donna naissance à la faïence, ainsi que celle du lustre. Ces techniques gagnent le pourtour de la Méditerranée et surtout l'Espagne (faïences lustrées hispano-moresques de Málaga et de Manises), du xiiie au xvie s. La faïence se répand également en Italie, où ces céramiques prennent le nom de « majoliques » (Faenza, Sienne, Deruta, Gubbio, Castel Durante, Urbino, etc.). C'est à partir du xvie s. que se développent les principaux centres faïenciers de Delft (Hollande), Nevers, Rouen et Moustiers (France), bientôt imités par Lille, Saint-Cloud ou Sinceny. Les centres les plus importants des faïences dites « de petit feu » sont quant à eux Strasbourg, Marseille, Sceaux et Niederwiller. À la fin du xviiie s., l'importation massive des faïences fines anglaises ruine le commerce des faïences françaises.
5.2. Les grès

Théière en grès flamméThéière en grès flammé
Les grès communs et les grès fins sont des pâtes dures partiellement vitrifiées, opaques et imperméables sans glaçure. L'art du grès, découvert en Chine vers le iiie s. avant J.-C., fut en Europe la spécialité des pays du Nord. Il débute à la fin du Moyen Âge, mais acquiert ses lettres de noblesse au xvie s. Au xixe s., des céramistes comme Carriès, Chaplet, Delaherche font des recherches sur les grès d'Extrême-Orient et remettent cette technique à l'honneur.
5.3. La porcelaine

Porcelaine de LimogesPorcelaine de Limoges
La porcelaine, inventée par les Chinois à l'époque Tang (618-907) et diffusée dès le viiie s. au Proche-Orient, est connue en Europe dès le Moyen Âge, mais elle n'est importée en grandes quantités qu'à partir du xvie s., par les Portugais. Elle sera l'objet des recherches et la source d'inspiration des potiers, verriers et alchimistes occidentaux jusqu'au xviiie s.
Porcelaine tendre
En France, à la fin du xviie s., des faïenciers de Rouen, puis de Saint-Cloud mettent au point une véritable production de porcelaine tendre (manufactures de Chantilly [1725], Mennecy [1735] et Vincennes [1738], transférée à Sèvres en 1756). Cette production gagne l'Angleterre (Chelsea, vers 1745), les Pays-Bas autrichiens (Tournai, 1750), l'Italie (Capodimonte, 1743), etc.
Porcelaine dure
C'est à Meissen (Saxe), en 1709, que la première porcelaine dure semblable à la porcelaine chinoise est fabriquée par le chimiste allemand Böttger grâce à la découverte de gisements de kaolin. En France, la découverte des gisements de kaolin à Saint-Yrieix (Limousin) amène la fabrication de la porcelaine dure, à Sèvres (1768), puis à Limoges (1771) et en région parisienne (porcelaine de Paris).

 

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DOMESTICATION -PRÉHISTOIRE

 

domestication


Cet article fait partie du dossier consacré à la préhistoire.
Transformation d'une espèce sauvage en espèce soumise à une exploitation par l'homme, en vue de lui fournir des produits ou des services ; fait d'être domestique.
Introduction

On connaît mal les conditions initiales de la domestication, de même que l'origine des espèces domestiquées les plus courantes (chien, bœuf, cheval). On a longtemps pensé que les animaux avaient été domestiqués dans une seule région, d'où les techniques afférentes au processus de domestication auraient ensuite diffusé vers le reste du monde : on parlait de « foyer unique de domestication ». De nombreuses fouilles archéologiques effectuées au Proche-Orient, et plus particulièrement dans la région du Croissant fertile, avaient en effet apporté les témoignages d'une très ancienne domestication de caprins et de porcins. Mais des dates très proches ont été par la suite obtenues pour d'autres régions fort éloignées, ce qui prouve que la domestication des animaux n’a pas été un phénomène isolé ni unique.
Durant les deux dernières décennies, la conjonction des recherches dans différents domaines, telles l'archéologie, la paléontologie animale, l'ostéologie, ou encore la palynologie, conduit à penser que la domestication aurait pris place de façon quasi simultanée dans plusieurs régions du monde, dans un nombre limité de foyers.
Deux phénomènes ont dû se produire : la limite fixée à l'expansion d'une espèce par des barrières climatiques ou par un environnement contraignant (toundra ou désert) ; a contrario, l'essaimage de certaines espèces à travers plusieurs continents. Ainsi le dromadaire et le zébu, tous deux présents dans les régions désertiques et subdésertiques d'Afrique en raison de leurs qualités d'endurance et de résistance aux maladies, ont été domestiqués à peu près partout entre le VIe et le IIIe millénaire avant J.-C.
Le processus de domestication

Il y a 12 000 ans, l'homme savait déjà améliorer le rendement de la chasse grâce à des pointes de flèche et de lance en pierre polie ; il savait aussi poser des pièges et enfermer des animaux dans des enclos. Mais ce savoir-faire, indispensable dans le cadre d'une économie de subsistance, est insuffisant pour comprendre les étapes du processus de domestication : il n'explique pas pourquoi les hommes ont cherché à domestiquer les plantes et les animaux, ni les critères qui présidèrent au choix de la domestication de telle ou telle espèce.
Certains auteurs ont avancé des raisons religieuses pour expliquer la domestication : le bétail devait servir aux nombreux sacrifices offerts aux dieux. Il est vrai qu'en Inde, jusqu'à l'heure actuelle, la vache reste un animal sacré, mais elle n'est pas destinée au sacrifice (l'Inde possède le premier troupeau bovin du monde – près de 200 millions de têtes, ce qui représente un bovin pour quatre habitants). Les exemples ne manquent pas, qui attestent l'importance des animaux dans les systèmes religieux des anciennes civilisations (peintures rupestres, divinités, mosaïques, etc.), mais la domestication leur est bien antérieure.
Il faut plutôt se tourner vers la convergence de deux phénomènes mondiaux qui prennent place à cette époque – un formidable essor démographique et un rétrécissement des niches écologiques dû à un réchauffement climatique – pour jeter les bases d'une explication vraisemblable.
Les premières domestications sont contemporaines de la sédentarisation et de l'adoption d'une organisation villageoise (→ néolithisation). La gestion des ressources en nourriture d'une communauté est plus facile avec des animaux vivants, conservés dans un enclos ; elle apporte aussi, dans certaines régions, un remède aux famines et disettes provoquées par les aléas climatiques ; de même, la reproduction – et donc le nombre – des animaux est mieux contrôlée. Par ailleurs, changer les conditions de vie de troupeaux sauvages aboutit à modifier certaines caractéristiques physiques : on peut ainsi augmenter le poids en viande d'une race, sa production de lait, sa force musculaire. Tous ces progrès sont intervenus par étapes sur plusieurs millénaires, probablement à force d'observation et d'expérimentations.
Les premières espèces domestiquées

Le chien est le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme. Si sa présence à l'état sauvage est attestée depuis plusieurs dizaines de millénaires – des ossements ont été retrouvés sur les sites du Paléolithique, et il fut probablement chassé pour sa viande –, les premiers restes de chiens domestiques, découverts en Palestine, datent de 9500 avant J.-C. ; dans le nord de la France, sa domestication remonte à 8000 avant J.-C.
Le chien a très probablement servi d'aide pour la chasse et la garde des troupeaux contre les prédateurs de toutes sortes, et, bien sûr, à partir du moment où l'homme a vécu en village, d'animal de compagnie.
Vieux de quelque 8 500 ans, les plus anciens restes du porc domestique ont été mis au jour en Turquie. Il semble toutefois que la domestication du porc ait eut lieu plusieurs fois, indépendamment, dans des régions différentes de l'aire de répartition du sanglier : Proche-Orient, Chine (Gansu, Hunan), et Europe centrale. Le sanglier et le porc domestique forment d'ailleurs une seule et même espèce (Sus scrofa) et sont interféconds ; c'est ce qui explique la possibilité du retour de nombreux porcs domestiques à la vie sauvage et leur croisement avec des sangliers.
La domestication des ruminants

Elle apparut vers 9000 avant J.-C. environ, au Proche-Orient et en Asie centrale. Celle des bovidés, qui suivit de peu la domestication des moutons et des chèvres, est attestée aux environs de 8000 avant J.-C. en Iraq : l'aurochs (Bos primigenius), ancêtre sauvage du bœuf domestique (Bos taurus), est trouvé aussi bien en Europe qu'au Proche-Orient ; on pense même aujourd'hui que Bos primigenius serait également la plus ancienne souche proprement africaine.
Les chameaux, les rennes et les ânes sont parmi les derniers animaux domestiqués en Europe et en Asie. Le tout dernier fut le lapin, que des moines français domestiquèrent seulement au vie s. après J.-C.
Le Nouveau Monde domestica l'alpaga, le lama, le canard, le dindon. Les autres seront importés sous leur forme domestique au moment de la conquête.
De la domestication à l'élevage

Or l'homme n'exploite pas aujourd'hui, à des fins alimentaires, plus de 50 espèces animales – sur des millions existant dans le monde (→ biodiversité). Cependant, on rencontre une grande variété de races au sein des espèces animales qui font l'objet d'élevage.
L'élevage peut être défini comme « l'ensemble des opérations qui assurent la reproduction, l'entretien et l'utilisation des animaux domestiques », à des fins alimentaires, mais aussi pour leur force de traction et leur utilité dans la vie quotidienne. Très tôt dans l'histoire des hommes, on voit se répandre un élevage dit « de proximité », qui comprenait les pigeons, les coqs, les poules, les oies (leur rôle fut déterminant dans la défense de Rome contre les Gaulois, si l'on en croit la légende), les canards, les lapins.
À tous ces animaux allaient s'ajouter la pintade, venue d'Afrique, puis beaucoup plus tard le dindon et le cobaye, originaires d'Amérique. La basse-cour assure une quantité non négligeable de nourriture pour les hommes dès le IVe millénaire. L'élevage du porc entre également dans cette même catégorie. Il demande peu de travail, cet animal se nourrissant des déchets que l'homme laisse autour de lui.
Les élevages particuliers

L'abeille tient une place particulière dans la domestication. Très tôt, les Grecs se sont intéressés aux techniques de l'apiculture. À l'époque romaine, l'élevage des abeilles était déjà très populaire : Caton et Pline le décrivent et Virgile lui a consacré de longs passages dans ses Bucoliques.
Dès l'Antiquité, l'élevage du ver à soie (la chenille du bombyx du mûrier), ou sériciculture, est très pratiqué pour obtenir des fils utilisables dans le textile.
La pisciculture et aujourd'hui, à plus vaste échelle, l'aquaculture – la reproduction et l'élevage des organismes aquatiques (poissons, mollusques, algues) ainsi que le repeuplement – sont venues relayer la pêche dans plusieurs pays du monde.

 

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PALÉOLITHIQUE

 

paléolithique


Consulter aussi dans le dictionnaire : paléolithique
Cet article fait partie du dossier consacré à la préhistoire.
Période la plus ancienne des temps préhistoriques (préhistoire), située en majeure partie à l'âge des glaciations, et caractérisée par l'invention et le développement de l'industrie lithique ainsi que par une économie de prédation.

Le paléolithique se déroule en Europe, dans des conditions climatiques tantôt périglaciaires, tantôt tempérées. Il doit son nom à l'industrie de la pierre taillée (paléolithique vient du grec palaios, ancien, et lithos, pierre), par opposition au néolithique ou âge de la pierre polie qui lui succède à des époques très différentes selon les régions. On le subdivise généralement en 3 stades chronologiques (inférieur ou ancien, moyen et supérieur) aux limites mal définies en raison de très longues périodes de transition et de nombreuses variations de faciès.
Les trois stades du paléolithique

Le paléolithique inférieur

Les débuts du paléolithique correspondent aux premières manifestations d'activité humaine actuellement connues et datées de près de 3 millions d'années : ce sont les galets aménagés ou pebble culture (gisement d'Afrique du Sud et d'Afrique orientale : en Éthiopie et au Kenya) ; en France, les plus anciens (1 800 000 ans) galets aménagés sont ceux recueillis en Haute-Loire, à Chilhac. Une très lente régression de l'outillage sur galets et l'amélioration des techniques de taille amènent vers − 800 000 l'acheuléen, dû à Homo erectus (→ homme). Ces deux industries, façonnant le nucléus primitif, coexistent avec celles, dépourvues de bifaces, qui utilisent l'éclat (clactonien, prémoustérien, etc.), le débitage Levallois connaît vers l'acheuléen moyen un grand développement.
Le paléolithique moyen

Il est essentiellement représenté par des industries de transition qui mènent à un changement de l'équipement, dominé par des outils sur éclats. Ceux-ci correspondent au faciès moustérien, qui se développe à partir des environs de −150 000 avec de nombreuses variantes locales. Elles sont l'œuvre de l'homme de Neandertal (Homo neanderthalensis), qui s'est particulièrement développé en Europe et qui parfois pratique un culte des morts dont on a retrouvé la trace.
Le paléolithique supérieur

Industrie aurignacienne
Industrie aurignacienneIndustrie gravettienneIndustrie azilienneIndustrie magdalénienne
Il débute vers −40 000, au cours de l'interstade séparant les deuxième et troisième phases glaciaires de Würm. Il est marqué par l'apparition d'Homo sapiens, l’homme moderne, et se caractérise par une diversification et une spécialisation de l'outil de plus en plus poussée avec abondance du débitage laminaire, et avec la création de l'industrie osseuse. En France, deux traditions technologiques indépendantes se côtoient : le châtelperronien ou périgordien ancien, tributaire d'une technique moustérienne de tradition acheuléenne, et l'aurignacien. Diverses industries lithiques vont ainsi se succéder : après le périgordien supérieur ou gravettien, on trouve vers −18000 le solutréen et ses feuilles-de-laurier et feuilles-de-saule, qui correspond à une période climatique très humide. Avec le retour du froid, le magdalénien ancien prend le relais et poursuit son évolution typologique jusqu'à l'azilien, vers −10 000, contemporain d'un réchauffement climatique qui bouleverse le mode de vie et induit d'autres techniques : celles du mésolithique et celle enfin du néolithique.
L'évolution artistique au paléolithique supérieur


Peintures rupestres d'AltamiraBrassempouy, tête de femme en ivoireLa Madeleine, bois de cerf gravéPeinture rupestre de Niaux
L'existence de préoccupations esthétiques n'est admise qu'en 1860, et l'authenticité d'Altamira (découverte en 1879) n'est reconnue qu'en 1895, après la découverte des gravures et des peintures de La Mouthe. Deux formes d'expression se développent simultanément : l'art mobilier (galets, os gravés, statuettes féminines, et l'art pariétal, qui dans le sud-ouest de la France (Pair-non-Pair, Les Combarelles, Font-de-Gaume, Lascaux, Niaux, Pech-Merle, Angle-sur-l'Anglin, etc.) et dans le nord-ouest de l'Espagne (Altamira, la Pasiega, le Castillo, etc.) forment un ensemble cohérent, souvent dénommé franco-cantabrique.
Plusieurs techniques sont à l'origine de l'art pariétal : simples tracés digitaux sur support tendre, gravures avec outil de silex sur surface dure, sculptures en bas relief, modelage d'argile, dessin et peinture mono- et polychrome. L’abbé Henri Breuil reconnaît des cycles évolutifs successifs. André Leroi-Gourhan propose une chronologie différente en se référant à des arguments stylistiques. Il distingue quatre styles, depuis le style I primitif, correspondant à l'aurignacien, jusqu'à l'apogée du magdalénien, avec les styles III (en partie à Lascaux) et IV, qui présentent une amélioration du modelé et des couleurs. La découverte, près de Marseille, de la grotte Cosquer, contenant des peintures pariétales datées de − 28 000 ans, puis celle de la grotte Chauvet, près de Vallon-Pont-d'Arc, en Ardèche, où les peintures et gravures remonteraient à − 30 000 ans, semblent mettre en cause la progressivité linéaire de cette évolution avec des datations plus hautes pour une manière déjà très accomplie. Les travaux de Leroi-Gourhan restent essentiels pour ce qui est de la fréquence des associations de figures et de signes abstraits et de leur présence à des emplacements identiques de la grotte. Il s'agit d'une organisation volontaire ayant une signification (encore ignorée) mais qui permet d'envisager les grottes ornées comme de véritables sanctuaires.
→ préhistoire
Le mode de vie des populations paléolithiques

Il était essentiellement basé sur une économie de prédateurs (chasseurs-cueilleurs). Les habitats de plein air ou sous-abris révèlent dès l'acheuléen un souci d'aménagement de l'espace. Constructions sommaires et sépultures agrémentées d'ocre existent au paléolithique moyen, alors qu'au paléolithique supérieur Pincevent et Kostienki possèdent de véritables habitations.

 

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